Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/188

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comme j’avais vu ses deux jambes basses, je me suis approché d’elle. Elle était petite, presque idiote, un de ses yeux pleurait. Je l’ai fait boire. Elle disait : « Oh ! Si vous pouviez venir avec moi ! » Marie, je venais de vous quitter, je dois vous dire que je n’y suis allé que le lendemain. Il était une heure. Elle vint m’ouvrir en chemise. Elle devait avoir une patience d’idiote et mettre trois heures à ranger sa chambre. Elle me dit : « Qu’est-ce que tu vas me donner ? » Je lui donnai trois francs. Elle dit : « Il me restait trente sous. Attends un peu. » Elle sortit sur le palier et entra dans une chambre. Je l’entendis qui parlait : « Combien as-tu payé ton corset ? » Une voix de femme répondit : « Trois francs quatre-vingt-quinze. — Alors, j’ai trente sous et trois francs, combien que ça fait ? — Ça fait quatre francs dix sous. — Alors est-ce que c’est assez ? — Mais oui, il te restera onze sous. — Trois francs quatre-vingt-quinze et onze sous, combien que ça fait ? » L’autre répondait : « Ça fait quatre francs dix sous, tête de cochon. » Voilà les femmes que j’ai eues, Marie. Et j’attendais celle-ci, avec