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V



Plusieurs jours passèrent. Jean retournait à son bureau et vivait maintenant une vie que des forces intérieures, comme des lames de fond, lançaient au-devant de lui. Marie restait à la maison et utilisait sa solitude à tout accepter d’abord, puis à promener dans sa tête certaines pensées qui faisaient l’acceptation meilleure, qui la faisaient se précipiter, de crainte que tout ce qu’on lui offrait ne fût soudain retiré. Elle s’amusait aussi : « Mon petit Jean est blond, ses cheveux sont fins. Mon grand-père chantait une chanson :

Je me peignais fête et dimanche
Avec un rateau, avec un rateau.

« Mon petit Jean n’est pas comme ça. Il a de jolies petites mains. Je les prendrai, je leur dirai : Bonjour, mes petites pétales de mar-