Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/26

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connaissait la nécessité des remontrances :

— Finis ce bruit. Tu es trop gloutonne. On dirait que tu bois ce que tu manges.

Zizette était là, qui guettait les mots et partait sur eux. Elle prit sa cuiller aussitôt et commença des haa… p ! avec des mouvements d’yeux qui faisaient le tour de la table. Elle avait une mémoire parfaite et continua pendant plusieurs repas. Ah ! celle-ci, il ne lui reprochait rien : trop heureux de la trouver charmante !


Elle montait, donnait ses gestes avec décision, lançait des coups d’œil dont elle n’était pas toujours maîtresse, poussait, sous l’irrémédiable force de Basile et d’Adrienne, ayant passé par Félix. L’histoire de la livre de beurre data de sa huitième année. Tous les soirs, à quatre heures, grand’mère lui donnait une tartine de beurre. Elle ne savait pas s’en tenir aux demi-mesures et, un soir que la grand’mère passait de chambre en chambre, elle apprécia avec assurance l’instant de son retour à la cuisine. Elle ouvrit le placard, s’empara de l’assiette, ne la cacha même pas