Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/274

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es-tu ici ? Lui, il t’a lâchée, tu es revenue de Paris ?

— Mais non, maman, il est étudiant. Il est chez ses parents, en vacances.

— Étudiant ! Tu aurais tout de même bien pu te faire épouser.

— Oui, je voulais encore te demander : Tu es chez quelqu’un à Lyon ?

— Je suis chez ma tante Amélie, maman, et chez mon oncle André.

— Cette pauvre Amélie ! oui, elle est mariée. C’était encore elle la meilleure, va. Il n’y a rien de tel que les femmes qui ont connu la vie. Allons, viens déjeuner. Je vais te prendre la taille. Tu as la taille fine, coquine.

Le repas fut clair, dans une salle à manger à rideaux blancs, à nappe rouge, à assiettes bleues, qui contenait un buffet de bois tacheté à deux étages, à portes pleines, bizarres et gonflées, dont les serrures avaient la forme d’un oiseau. Les clés étaient dorées. Les pieds de la table imitaient des jambes de cheval. Les chaises sentaient la présence d’une femme avec leur dossier haut, leur siège en paille coloriée, bas, large, et qu’on eût pu appeler un siège à