Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/283

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de l’argent. Tu n’auras qu’à m’écrire si tu en désires. Je te le défends. Il serait trop content de dire que je ne suis bonne à rien. Et toi, tu te figures qu’il suffit de me dire ces choses-là. Tiens, viens avec moi dans la pièce à côté. Je vais te donner cent francs tout de suite. Ah ! tu viens me voir. Tu t’imagines qu’il suffit de venir me voir. Je vois ce que c’est : tu me méprises ! Tu as pensé : « Aller la voir pour faire sa connaissance. »

Celle-là non plus ne savait pas se retenir. Ses yeux la précédaient, deux yeux vivants, deux yeux comme habités. L’iris en était pur, étendu, simple comme les paraboles de l’évangile, avec de la vigne, la paix du cœur et du blé ; mais un mal étrange, un débordement intérieur les prenait pour un rien et, d’un seul coup, les noyait sans défense.

La pièce voisine était épaisse, à tentures, à rideaux, à tapis, avec deux fauteuils recouverts de chasubles, un lit de repos sous une sorte de dais, des coussins, des étoffes, des meubles, des vases et, ornant un mur, deux hallebardes entrecroisées. La mère alla droit à un tiroir, en sortit quelque chose et dit :