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Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/288

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quand je n’aime rien, je ne suis rien. Voilà : que faut-il faire ? Ma vie est-elle plus forte que la vie ? Comment faut-il que je m’y prenne pour arriver au bonheur ?

Et elle boudait encore, assise, cachée, et gardait ses deux yeux bleus pour elle.

— Approche tout près de moi, ma petite fille. Là, comme ça, pour que je te flatte. Tes deux petites joues blanches… Je les aime bien, tu as une jolie peau. La méchante qui a fait embrasser tout ça par les petits hommes. Tu les aimais donc bien ! Ils n’ont pas dû s’embêter avec toi. Tu aimes bien être flattée. Je vois cela : tu fermes les yeux comme un petit lapin. Tu es mon petit lapin.

— Je t’aime bien. Tu es une bonne petite mère, maman.

— Comme on les prend par les caresses ! Si tu n’étais pas si lourde, je t’assoirais sur mes genoux. Et, à présent, que je te parle du bonheur ! J’ai beaucoup pensé au bonheur, dans ma vie. Tu ne sais pas à quoi je me suis arrêtée ? J’ai tout découvert dans un village où j’étais allée passer la belle saison. Il y avait là deux vieillards. Suis-moi, mon petit