Aller au contenu

Page:Philippe - Marie Donadieu, 1904.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! non, Monsieur.

Elle obliquait dans l’autre sens et rabaissait ses ailes. Il la vit fuir, lui saisit le bras et l’approcha d’un pouce. Elle se laissa faire, adoucit ses ressorts dans une flexion d’épaule.

— Venez donc, Mademoiselle. Oui, vous pouvez bien venir. Je ne veux pas vous manger.

Elle ne répondit rien et l’accompagna, d’un pas qu’elle sentait derrière elle et qui marquait dans l’air un sillage.

Puis elle monta, puis elle entra, puis la porte fut close. C’était une chambre régulière et proprette avec un lit de fer, un fauteuil, quelques livres répandus, une planche à dessin et une boîte de compas. Il assit la jeune fille sur le fauteuil, saisit au hasard un dessin, le déroula et dit :

— Vous voyez, c’est un pont. Du reste, ça ne vous intéresse guère.

Il lui avait mis la main sur l’épaule, comme sans y faire attention. Elle ne s’en gêna pas, la garda simplement, avec un air de réserve : alors il se pencha et lui posa les lèvres à la joue. De proche en proche, il gagna toutes les places, la flatta du bout des doigts, la frotta