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Newton (Isaac).

Il faut bien classer cet immortel génie parmi les visionnaires, puisqu’il se laissa entraîner à d’étranges illusions dans ses commentaires sur Daniel et sur l’Apocalypse. Londres, 1733 ; traduit en latin, Amsterdam, 1737. D’après le système d’interprétation qu’il avait inventé, il traduit les expressions du prophète hébreu ; * un temps, deux temps et la moitié d’un temps » par 1260 années solaires, et prenant pour point de départ l’an 800 de notre ère, il fixe vers l’an 2060, la destruction de la papauté. Dans le commentaire sur l’Apocalypse. Newton s’attache surtout à déterminer la date de la destruction du monde actuel, et la venue d’un monde nouveau où régnera la justice.

« On s’est souvent demandé ce qui avait pu con• » duire un esprit si sévère, si mathématique à s’oc « cuper de pareilles études. Les uns y ont vu le « déclin du génie de Newton, les autres ont pensé « qu’il avait cédé aux entraînements du temps où il « vivait. Aucune de ces suppositions ne nous parait « fondée. Newton, comme tous les hommes qui ont " fait de grandes choses, se croyait investi d’une « mission divine ; cette croyance se fortifiant avec « les progrès de lage, cherchait un aliment dans — les prophéties de la Bible, où les nombres qui " avaient fait le tourment et le bonheur de sa vie, " jouent un si grand rôle » (Hoefer, Nouv. Biogr. générale).