Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lors donc qu’ils arrivèrent le lendemain au gymnase, l’un d’eux demanda l’argent ; l’autre dit qu’il ne devait rien, puisqu’il avait vaincu contre le gré (malgré la résistance) de celui qui réclamait l’argent. La dispute ne recevant pas de conclusion, ils en vinrent au serment ; quand ils entrèrent dans le temple de l’Isthme, celui qui avait vendu la victoire jura en public qu’il avait vendu le combat du Dieu ; car, disait-il, on lui avait promis 3.000 drachmes. Il avouait cela d’une voix claire et non obscure ; si de telles choses sont si bien avérées, si elles se produisent devant témoins, elles sont aussi d’autant plus sacrilèges et d’autant plus blâmables. Il jura par la déesse Jaso, et le fit sous les yeux de toute la Grèce. Que ne se passerait-il donc pas en Ionie et à Olympie, à la honte du siècle ? Je n’absous pas plus les gymnastes que les athlètes, pour une telle corruption : les gymnastes arrivent aux exercices avec de l’argent, et prêtent aux athlètes à des intérêts plus forts que n’en payent les marchands qui traversent la mer. Loin de se soucier de la gloire des athlètes, ils sont eux-mêmes leurs conseillers pour la vente et pour l’achat, ne songeant qu’à leur gain particulier. Voilà ce que j’avais à dire contre les gymnastes qui se font marchands, car ils vendent les bonnes qualités des athlètes pour garantir leurs propres intérêts.

46. On fait encore une faute quand on déshabille l’athlète garçon, et qu’on l’exerce comme si c’était déjà un homme fait, en lui ordonnant de se surcharger d’abord le ventre, de marcher entre les exercices