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Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/29

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pourquoi j’ai dit tout cela (cf. § 14) ; quant à la gymnastique, affirmons que cette science n’est inférieure à aucun autre art ; aussi en a-t-on rédigé les principes sous forme de traités pour ceux qui veulent s’y livrer; en effet, l’antique gymnastique a produit les Milon, les Hipposthénès, les Polydainas, les Promachus, Glaucus, fils de Démylus, et avant eux, d’autres athlètes encore:Pélée, Thésée et Hercule lui-même. La gymnastique du temps de nos pères a connu aussi des athlètes admirables et dignes de mémoire, quoique moins nombreux ; mais la gymnastique actuelle a tellement changé les habitudes des athlètes (cf. § 44 suiv.), qu’ils sont, pour la plupart, pris en aversion par les vrais amateurs des exercices gymnastiques.

2. Il me semble convenable d’exposer les causes de cette décadence, de rassembler dans cet ouvrage, aussi bien en faveur de ceux qui enseignent la gymnastique que de ceux qui s’y livrent, tout ce que j’en sais et de défendre la nature qu’on a calomniée, parce que les athlètes d’aujourd’hui sont de beaucoup inférieurs à ceux du temps passé ; la nature, en effet, produit aujourd’hui des lions qui ne sont pas plus lâches qu’autrefois ; les chiens, les chevaux, les taureaux, n’ont pas dégénéré ; ce qui concerne les arbres va pour eux également à bien ; les vignes et les fruits du figuier sont encore tels qu’ils étaient jadis; rien non plus n’est changé dans l’or, dans l’argent et dans les pierres:la nature fait tout pousser, comme au temps de nos ancêtres, et de la manière qu’elle a déterminé. Pour les qualités qui jadis distinguaient