Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/33

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que Pélée remporta la victoire dans le concours, et qu’on l’estimait le plus habile guerrier de tous ses contemporains, à cause de la valeur qu’il déployait dans les combats, et à cause de son aptitude au pentathle ; or ce genre d’exercice rappelait si bien la guerre, que les concurrents lançaient le javelot.

4. L’origine de la course longue est celle-ci : des hérauts parcouraient fréquemment le chemin qui conduit de l’Arcadie à la Grèce proprement dite, pour porter des messages de guerre ; on leur défendait d’aller à cheval, et on leur enjoignait de courir eux-mêmes. Ainsi l’habitude de parcourir continuellement dans une petite partie du jour autant de stades qu’en comprend actuellement le dolique (espace parcouru pendant la course longue) en fit de véritables hérauts coureurs et les exerça en même temps pour la guerre.

5. La course simple a été inventée de la manière suivante : quand les Éléens faisaient des sacrifices, toutes les choses sacrées que l’usage comportait étaient placées sur l’autel, mais il n’y avait pas encore de feu. Les coureurs étaient placés à la distance d’un stade ; devant l’autel se tenait le prêtre remplissant la fonction de juge pour la course aux flambeaux ; le vainqueur (celui qui arrivait le premier), après avoir mis le feu aux offrandes sacrées, s’en retournait avec la couronne olympique.

6. Quand les Éléens avaient offert leur sacrifice, les autres députés grecs qui venaient pour assister à la fête, devaient également sacrifier. Pour que leur arrivée n’eût pas lieu non plus sans éclat, les coureurs franchissaient la distance d’un stade à partir de l’autel, comme pour inviter la race hellénique,