Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/39

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une institution nationale ; mais le bouclier tenait lieu de casque à celui qui savait le manier d’après les règles de l’art. Afin donc de s’habituer à parer les coups portés au visage, et à supporter ceux qu’ils recevaient, les Lacédémoniens s’exerçaient au pugilat et laissaient la face découverte, comme je viens de le dire. Plus tard, ils abandonnèrent également le pugilat et le pancrace, croyant qu’il était inconvenant de se livrer à des exercices où l’un des deux rivaux devant [forcément] s’avouer vaincu, pouvait attirer à Sparte le reproche de lâcheté.

10. Les anciens pugiles étaient armés de la manière suivante : ils entraient les quatre doigts dans une espèce de gant, et les doigts dépassaient de ce gant autant qu’il fallait pour qu’on pût faire le poing quand la main se repliait ; les doigts étaient maintenus [dans ce gant] par une corde qui descendait du coude en spirale comme un soutien. Maintenant on a changé cela : on fait bouillir du cuir de bœuf très gras, et on en fabrique un ceste effilé et qui se prolonge sur les doigts. Le pouce ne doit pas agir conjointement avec les doigts quand on porte les coups, afin de frapper comme si toute la main ne prenait part au combat ; et cela pour que les blessures soient moins graves ;