Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/41

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par le même motif on a banni du stade les lanières de cuir de cochon, pensant que les blessures qu’elles produisent sont douloureuses et difficiles à guérir.

11. La lutte et le pancrace ont été inventés à cause de leur utilité pour la guerre. Cela est démontré d’abord par la bataille de Marathon où les Athéniens se comportèrent de telle façon que le combat ressemblait beaucoup à la lutte, quoique ce fût un véritable combat ; en second lieu, par le combat des Thermopyles, dans lequel les Lacédémoniens, voyant leurs épées et leurs lances brisées, luttèrent longtemps avec les mains désarmées. De tous les exercices auxquels on se livre dans les jeux publics, le pancrace est le plus en honneur, quoiqu’il soit composé d’une lutte incomplète et d’un pugilat incomplet ; c’est pour d’autres motifs qu’il est tenu en estime particulière. Les Éléens regardaient la lutte comme vigoureuse et douloureuse, ainsi que disent les poètes (Homère, Od. VIII, 126), non seulement à cause des enlacements propres à la lutte et qui réclament un corps souple et agile, mais aussi parce qu’avant ces enlacements il faut combattre trois fois, attendu que trois fois aussi les athlètes doivent tomber sur le dos. Les Éléens croyant donc que c’était trop de condescendance que de couronner sans poussière, (c’est-à-dire sans adversaire), le pancrace et le pugilat [aussi bien que la lutte], n’excluent pas les lutteurs d’une pareille victoire, puisque la loi affirme qu’une telle victoire convient seulement à la lutte, laquelle est flexueuse et pénible