Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/53

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quels sont les rapports de la gymnastique avec la médecine et la pédotribie ; mais il me semble encore que j’y vois aussi les différences suivantes : aucun homme n’embrassera, à la fois toute la médecine, mais l’un dit qu’il s’entend parfaitement aux déchirures, un autre aux fièvres, un troisième aux maladies des yeux, un dernier à toute espèce de phtisie. Pourtant, quoique ce soit déjà une chose assez considérable pour chacun d’eux de bien pratiquer une partie de cet art, quelque petite qu’elle soit, les médecins prétendent qu’ils en connaissent la totalité [en théorie ? ] ; mais personne ne se vantera de connaître à la fois toute la gymnastique ; en effet, celui qui connaît la course, ignorera ce qui se rapporte à la lutte ou au pancrace, et celui qui se livre aux exercices lourds, exécutera maladroitement les autres exercices.

16. Telles sont les diverses parties dont se compose l’art gymnastique ; quant à son origine, la voici : l’homme est né propre à lutter, à exercer le pugilat et à courir en se tenant droit ; car aucun exercice de ce genre n’existerait si la cause pour laquelle il a été inventé (c’est-à-dire, l’homme) n’existait pas auparavant. Comme le fer et le cuivre sont la cause première de l’art du forgeron, la terre et ses produits celle de l’agriculture, et l’existence de la mer celle de la navigation, pensons de même que la gymnastique a les rapports les plus étroits et les plus intimes avec l’homme. On chante certain dicton qu’autrefois il n’existait pas encore de gymnastique, mais que Prométhée existait déjà ; que Prométhée fut le premier qui s’exerça, et Mercure le premier qui a dirigé les exercices des autres, et qu’il se réjouit lui-même de son invention ; que la première