Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/55

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palestre fut celle de Mercure ; que les [prétendus] produits de Prométhée (or ces produits auraient été des hommes) s’exerçant dans la boue, dans laquelle ils étaient, croyaient que Prométhée les avait formés, attendu que la gymnastique rendait leurs corps aptes à vivre et leurs membres bien liés.

17. Dans les Jeux pythiques, dans les Jeux isthmiques, et partout ailleurs sur la terre où il y a des concours, le gymnaste, s’enveloppant d’un manteau, pratique des onctions sur l’athlète ; et personne ne doit le déshabiller contre son gré ; toutefois, à Olympie, le gymnaste préside tout nu, parce que, suivant l’opinion de quelques-uns, les Éléens éprouvaient pendant l’été si les gymnastes savaient résister vigoureusement, et se faire brûler au soleil ; mais, comme les Éléens eux— mêmes le disent [l’origine de cette coutume est la suivante] : Phérénice de Rhodes, fille de Diagoras le pugile, avait tant de force de caractère que les Éléens la prirent d’abord pour un homme. Donc, elle entra dans l’enceinte à Olympie, cachée, (c’est-à-dire, dissimulant son sexe) sous un manteau, et exerça son propre fils, Pisidore. Ce fils était lui-même aussi un pugile ; ses mains étaient bien faites pour ce genre d’exercice ; il n’était en rien inférieur à son grand-père. Lorsqu’on découvrit la fraude, on éprouva de la répugnance à tuer Phérénice en pensant à Diagoras et à ses fils, car toute la famille de Phérénice était composée de vainqueurs olympiens ; mais on promulgua une loi d’après laquelle le gymnaste devait se déshabiller, et ne pas échapper à un examen.