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Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/59

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célèbres. Ainsi le gymnaste Tisia parvint à faire triompher Glaucus de Caryste, qui, à Olympie reculait au pugilat devant son adversaire ; il y parvint en l’excitant à frapper le coup de la charrue, c’est-à-dire à porter la main droite contre son adversaire ; or Glaucus avait cette main si forte qu’il avait un jour, à Eubée, redressé le soc courbé d’une charrue en le frappant avec sa main droite en guise de marteau.

21. Aristion le pancratiaste, qui avait déjà remporté deux victoires à Olympie, disputait une troisième fois la couronne, et il commençait à faiblir quand le gymnaste Eryxias sut exciter en lui l’amour de la mort en lui criant du dehors : « C’est un beau linceul de ne pas lâcher pied à Olympie ».

22. Quant à Promaque de Pella, son gymnaste s’aperçut qu’il était amoureux. Lorsqu’ils étaient déjà près d’Olympie, le gymnaste lui dit : « Promaque, il me semble que tu es amoureux. » Comme il le vit rougir, il ajouta : « Je ne dis pas cela pour te blâmer, mais pour te montrer l’intérêt que je prends à tes amours ; car même je parlerais volontiers de toi à ta maîtresse ; » et, bien qu’il ne se fût pas entretenu avec elle, [à quelque temps de là] il revint rapportant une parole supposée, mais de grande valeur pour l’amoureux : « Ta maîtresse ne te trouvera pas indigne de figurer parmi ses adorateurs, si tu triomphes à Olympie. » A ces mots, Promaque reprit courage et ne remporta pas seulement la victoire, mais la victoire sur Polydamas de Scotuse qui venait de dompter des lions chez Ochus, roi de Perse.