Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/63

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25. Mais comme il me vient à la pensée un grand nombre de pareilles histoires, et que je mêle les anciennes aux nouvelles, voyons [pour en finir], comment doit être le gymnaste, et ce qu’il lui faut savoir pour diriger les athlètes. Que le gymnaste ne soit ni bavard, ni inhabile à manier la parole, afin qu’il n’énerve pas la vigueur de l’art par son bavardage, et qu’il ne paraisse pas non plus trop rustique, en remplissant ses fonctions sans dire un seul mot. Qu’il connaisse complètement la physiognomonique. Voici pourquoi je donne ce dernier précepte : l’hellénodique ou l’arnphictyon jugent un jeune athlète en tenant compte des circonstances suivantes : si sa tribu ou sa patrie sont connues, ainsi que son père et sa famille ; s’il est issu de parents libres, et s’il n’est pas un enfant illégitime ; après tout cela, ils doivent savoir s’il n’a pas dépassé l’âge de puberté, s’il est tempérant ou non, s’il est ivrogne ou gourmand, audacieux ou lâche. Lors même qu’ils ne peuvent pas faire cette distinction, la loi ne leur dit rien à cet égard ; mais elle veut que le gymnaste sache cela complètement, attendu qu’il est en quelque sorte le juge de la nature. Il doit posséder l’art de distinguer le caractère moral d’après les yeux : cet art apprend à discerner les hommes paresseux de ceux qui résistent aux fatigues ; les hommes dissimulés, ou peu endurants, ou faibles ; car les yeux noirs indiquent tels traits de caractère ; les yeux bruns, gris ou sanguinolents en indiquent d’autres ; les yeux fauves, les yeux pointillés, les yeux proéminents