Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/87

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et sont tournées en dedans, sont pour le corps un support vacillant, comme des piédestaux mal assis font chanceler des colonnes, du reste solides. Tel doit être le lutteur.

36. Un homme ainsi constitué pourra exercer le pancrace, d’abord le pancrace par terre, mais surtout la lutte au poignet. Cependant les meilleurs pancratiastes sont ceux dont la conformation se prête mieux à la lutte que celle des pugiles, et mieux au pugilat que celle des lutteurs, Sont encore de bons athlètes ceux qui sont grands dans leur petitesse ; or regardons comme tels ceux qui ont une taille un peu petite pourvu qu’elle soit trapue et bien proportionnée, qui ont le corps aussi bien articulé que les gens d’une taille plus élevée, et mieux que la petitesse de leur taille ne semblait le comporter, surtout s’ils ne sont pas maigres et secs, et s’ils présentent une certaine apparence d’embonpoint. C’est surtout la lutte qui les montre avec tous leurs avantages : en effet, ils se retournent facilement, prennent toutes sortes de positions, sont robustes, légers, rapides et tenaces, échappent facilement à beaucoup de manœuvres embarrassantes et difficiles à éviter, puisqu’ils trouvent un appui sur leur tête comme sur une base. Mais ce ne sont pas des sujets bien éminents pour le pancrace ou pour le pugilat ; attendu que leur adversaire les dépasse par sa taille, et qu’ils s’élèvent ridiculement du sol quand ils veulent frapper. Prenons, pour exemple