Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/97

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en recourbant et en redressant des plaques épaisses de fer ; d’autres encore en s’attelant avec des bœufs robustes à des chars ; d’autres encore en prenant sur leur cou des taureaux, quelques-uns même des lions. C’étaient là les œuvres des Polymestor, des Glaucus, des Alésias, de Polydamas de Scotuse. Le pugile Tisandre de Naxos, qui habitait près d’un promontoire de l’île, se penchait fortement en avant sur la mer, étendant les bras, qui, de cette manière, s’exerçaient eux-mêmes et exerçaient le corps. Ces anciens athlètes prenaient des bains dans les rivières et dans les sources, couchaient sur la dure, les uns sur des peaux, d’autres sur des herbes qu’ils coupaient dans les prairies. Leurs aliments consistaient en maza et en pain mal cuit et non fermenté ; ils se nourrissaient encore de viande de bœuf, de taureau, de bouc et d’antilope. Ils s’oignaient avec l’huile d’olives ordinaires ou d’autres espèces d’olives ; ils restaient ainsi exempts de maladies et retardaient les ravages de la vieillesse. Quelques-uns prirent part aux concours pendant huit olympiades, d’autres pendant neuf, et ils étaient habiles dans le maniement des armes pesantes. Ils se battaient à qui deviendrait maître d’une forteresse, et ne se montraient pas inférieurs dans ces espèces de combats ; ils étaient jugés dignes du prix de la vaillance et de trophées ; ils faisaient de la guerre un exercice pour la gymnastique, et de la gymnastique un exercice pour la guerre.