Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/99

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44. Maintenant que tout cela a changé et qu’au lieu de se battre on ne fait plus de campagnes, qu’au lieu d’être actif on est paresseux, qu’au lieu de se montrer énergique on est amolli, et que la gloutonnerie sicilienne a pris le dessus, le stade s’est énervé, et bien plus encore depuis que la complaisance s’est introduite dans la gymnastique. Ce fut la médecine qui usa la première de complaisance, en offrant comme conseiller un art utile il est vrai mais trop efféminé pour convenir à des athlètes ; en enseignant encore la paresse ; en introduisant l’habitude de rester assis avant les exercices, tout remplis d’aliments, comme des ballots de Libye ou d’Égypte ; en amenant des cuisiniers et des marmitons facétieux, qui rendent les athlètes friands et donnent un ventre creux (c’est-à-dire, qui excitent la faim) ; en régalant de pain assaisonné de pavots et difficile à digérer ; en alimentant avec des poissons, mets complètement contraires aux lois de la gymnastique ; en attribuant telle ou telle qualité naturelle à ces poissons d’après les tribus de la mer celle d’être lourds aux poissons qui viennent de la vase ; celle d’être tendres à ceux des parties rocheuses ; celle d’être charnus aux poissons de la haute mer ; la maigreur à ceux que nourrissent les bas-bords, enfin la faiblesse à ceux qui vivent dans les algues ; en présentant aussi de la chair de cochon accompagnée de discours merveilleux, car la médecine ordonne de croire que les cochons qui vivent en