§ 101. Une consonne vélaire ne développe un ə qu’après voyelle longue d’avant, non après voyelle longue d’arrière : nɪ꞉ᵊntə (naoidheanta) « net, propre » ; dʹi꞉ᵊl (díol) « vendre » ; ʃi꞉əs, ou ʃi꞉s (síos) « en bas » ; tʹe꞉ᵊn (téigheann) « il vient » ; kʷᴇ̈꞉ᵊχ (caoch) « aveugle » ; gʷᴇ̈꞉ᵊl (gaol) « parenté », mais : kᴜ꞉ (cú) « lévrier » ; glo꞉r (glór) « bruit » ; o꞉g (óg) « jeune » ; bɑ꞉r (barr) « sommet ».
§ 102. Ce fait (très net dans le cas des voyelles longues), que les consonnes palatales développent des glides au contact des voyelles d’arrière, de même que les consonnes vélaires au contact des voyelles d’avant, peut aussi s’exprimer sous la forme : une voyelle qui, mise en contact avec une consonne palatale, provoque l’insertion d’un glide, est une voyelle d’arrière une voyelle qui, mise en contact avec une consonne vélaire, provoque l’insertion d’un glide, est une voyelle d’avant. La voyelle notée ᴇ̈꞉ apparaît donc comme apparentée aux voyelles d’avant : le même principe peut guider dans la classification, assez délicate, des voyelles brèves.
§ 103. Une consonne ne peut pas être suivie ou précédée d’une voyelle brève quelconque ; au contraire, le timbre d’une voyelle brève est plus ou moins rigoureusement déterminé en fonction de la qualité vélaire ou palatale des consonnes suivantes et précédentes.
Soit le cas d’une voyelle suivie et précédée de consonnes, ces consonnes pourront être ou de même qualité, ou de qualité contraire.
§ 104. Dans le premier cas, la voyelle est en accord avec les consonnes qui l’encadrent, c’est-à-dire qu’elle est d’avant si celles-ci sont palatales, d’arrière si celles-ci sont vélaires. Il n’y a pas lieu à développement de glides.
I. Entre deux consonnes palatales. — On peut avoir : i, ᴇ, ɩ (en position atone), α.