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DES SENS.

Qui sait si le toucher n’aura pas son tour, et si quelque hasard heureux ne nous ouvrira pas, de ce côté-là, quelque source de jouissances nouvelles ? ce qui est d’autant plus probable que la sensibilité tactile existe par tout le corps, et conséquemment peut partout être excitée.

puissance du goût.

4. — On a vu que l’amour physique a envahi toutes les sciences : il agit en cela avec cette tyrannie qui le caractérise toujours.

Le goût, cette faculté plus prudente, plus mesurée, quoique non moins active, le goût, disons-nous, est parvenu au même but avec une lenteur qui assure la durée de ses succès.

Nous nous occuperons ailleurs à en considérer la marche ; mais déjà nous pourrons remarquer que celui qui a assisté à un repas somptueux, dans une salle ornée de glaces, de peintures, de sculptures, de fleurs, embaumée de parfums, enrichie de jolies femmes, remplie des sons d’une douce harmonie, celui-là, disons-nous, n’aura pas besoin d’un grand effort d’esprit pour se convaincre que toutes les sciences ont été mises à contribution pour rehausser et encadrer convenablement les jouissances du goût.

but de l’action des sens.

5. — Jetons maintenant un coup d’œil général sur le système de nos sens pris dans leur ensemble, et nous verrons que l’auteur de la création a eu deux buts, dont l’un est la conséquence de l’autre, savoir : la conservation de l’individu et la durée de l’espèce.