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Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/422

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Vous souvient-il de cette fête ?


quand il fit entendre l’ordre du départ.

Il fallut bien finir ; mais au moment où nous nous quittâmes, madame Prôt me dit : « Citoyen, quand on cultive comme vous les beaux-arts, on ne trahit pas son pays. Je sais que vous demandez quelque chose à mon mari : vous l’aurez ; c’est moi qui vous le promets. »

À ce discours consolant, je lui baisai la main du plus chaud de mon cœur ; et effectivement dès le lendemain matin je reçus mon sauf-conduit bien signé et magnifiquement cacheté.

Ainsi fut rempli le but de mon voyage. Je revins chez moi la tête haute ; et, grâce à l’harmonie, cette aimable fille du ciel, mon ascension fut retardée d’un bon nombre d’années.

XXIV
POÉTIQUE

Nulla placere diu, nec vivere carmina possunt,
Quae scribuntur aquae potoribus. Ut male sanos
Adscripsit Liber Satyris Faunisque poetas,
Vina fere dulces oluerunt mane Camœnæ.
Laudibus arguitur vini vinosus Homerus ;
Ennius ipse pater nunquam, nisi potus, ad arma,
Prosiluit dicenda. « Forum putealque Libonis
« Mandabo siecis, adimam cantare severis. »
Hoc simul edixit, non cessavere poetæ
Nocturno certare mero, putere diurno.

Horat., Epist. I, 19.

Si j’avais eu assez de temps, j’aurais fait un choix raisonné de poésies gastronomiques depuis les Grecs et les Latins jusqu’à nos jours, et je l’aurais divisé par épo-