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du parfum de ces offrandes éthérées. Mais, tout en admirant les ressources du talent et goûtant l’harmonie des vers, j’avais une satisfaction de plus qu’un autre en voyant tous ces auteurs se coordonner à mon système favori ; car la plupart de ces jolies choses ont été faites pour dîner, en dînant ou après dîner.

J’espère bien que les ouvriers habiles exploiteront la partie de mon domaine que je leur abandonne, et je me contente en ce moment d’offrir à mes lecteurs un petit nombre de pièces choisies au gré de mon caprice, accompagnées de notes très-courtes, pour qu’on ne se creuse pas la tête pour chercher la raison de mon choix.

CHANSON
de démocarès au festin de denias.

Cette chanson est tirée du Voyage du jeune Anacharsis : cette raison suffit.

Buvons, chantons Bacchus,

Il se plaît à nos danses, il se plaît à nos chants ; il étouffe l’envie, la haine et les chagrins. Aux Grâces séduisantes, aux Amours enchanteurs, il donna la naissance.

Aimons, buvons, chantons Bacchus.

L’avenir n’est point encore ; le présent n’est bientôt plus ; le seul instant de la vie est l’instant de la jouissance.

Aimons, buvons, chantons Bacchus.

Sages de nos folies, riches de nos plaisirs, foulons aux pieds la terre et ses vaines grandeurs ; et dans la douce ivresse que des moments si beaux font couler dans nos âmes,

Buvons, chantons Bacchus.
(Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, tome ii, chap. 25.)

Celle-ci est de Motin, qui, dit-on, fit le premier en