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La grande figure qui domine le xiie siècle, ce temps héroïque où la loi commençait à couvrir le sol de la France de majestueuses cathédrales et de puissantes abbayes, n’est-ce point celle de saint Bernard, de cet homme évangélique dont la voix éloquente soulevait tout l’Occident ? Fils du noble Técelin et de la pieuse Élisabeth de Montbar, le jeune Bernard sort de bonne heure du château de Fontaines, à quelques milles de Dijon, pour fréquenter la célèbre école de Notre-Dame de Châtillon-sur-Seine. Rempli de la grâce de Dieu, le pieux étudiant, que son biographe compare au jeune Samuel, se hâte de proclamer la vanité des choses humaines, et s’en va frapper à la porte d’un pauvre monastère du diocèse de Chalon-sur-Saône. L’abbé de Citeaux, touché des vertus de Bernard, le choisit bientôt pour fonder une nouvelle colonie. L’abbaye de Clairvaux s’élève donc dans une vallée marécageuse, que les habitants appelaient la Vallée-d’Absinthe. La disette la plus affreuse fond sur cette maison naissante,