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ICI REPOSE
Marie-Sophie RISTEAU,
Veuve de J. M. COTTIN.
Décédée, le 25 août
1815.

Cette pierre unique, érigée en l’honneur de l’aimable auteur de Mathilde et de Claire d’Albe, de cette femme que ses grâces naturelles et la douceur angélique de son caractère avaient fait surnommer belle et bonne par tous ceux qui la connaissaient, est placée au milieu d’un petit bosquet, garni de rosiers et entouré d’un treillage en bois.


XXV. Sur le grand plateau de l’est, bien au-dessus de la maison, entre le tombeau de madame Cottin et la chapelle gothique sépulcrale, dont nous parlerons ci-après (voyez no XXIX.), au bord du chemin qui va du midi au nord, on trouve, à droite, une petite enceinte fermée d’un faible treillage en bois, et plantée de rosiers, de thuyas et autres arbustes parfaitement entretenus. Dans cette enceinte, entièrement dépourvue de tombe, repose sans doute une fille chérie, quoiqu’appartenant à une mère peu fortunée. Mais si les faibles moyens de cette mère tendre ne lui ont pas permis d’ériger à sa fille un monument, son cœur du moins lui a inspiré deux vers, les plus touchans peut-être que nous ayons rencontrés dans le cimetière du père La Chaise. Ils sont écrits à la main, sur une petite planche de sapin, et méritent, par leur naïve simplicité, toute l’attention de l’observateur qui ne se laisse point prévenir par le faste et la magnificence. Les voici :

De ces tristes rameaux l’ombrage solitaire,
Cache aux yeux des mortels le trésor d’une mère.