Page:Piétresson de Saint-Aubin - Promenade aux cimetières de Paris.djvu/119

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XXXIII. A l’extrémité et sur le bord même du grand chemin du nord, est un petit jardin très-bien soigné. Aux quatre coins sont des cyprès ; le milieu contient différentes fleurs, telles que des violettes, des pensées, etc. Cette terre recouvre surement une personne dont la famille est peu favorisée de la fortune, car il n’y a pas même de pierre indicative sur ce tombeau. On y voit seulement, au bout occidental, un simulacre de tombe en planches réunies et peintes en noir, sur lesquelles est écrit, en blanc, cette épitaphe :

A LA MÉMOIRE
De Françoise BELLAY, âgée de 23 ans,
Décédée, le 13 mai 1814.

Objet de mes regrets, chaste sceur, tendre amie,
Ton ame, en paix, au ciel, va jouir du bonheur :
Je finirai sans toi le trajet de la vie ;
Mais nous nous reverrons dans un monde meilleur.
Du séjour des heureux que ton ombre chérie
Veille sur mes destins, qu’elle éclaire mes pas :
T’égaler en vertus, voilà ma seule envie.
Plains ton malheureux frère, il pleure ton trépas.

Au bas de cette tombe, en bois, sont plantés deux rosiers entrelacés et tenus courbés vers la terre par une chaîne d’immortelles blanches. Au-dessus de la tombe, est un petit Christ en Bronze.


XXXIV. En descendant de la maison du père La Chaise, au pied de l’escalier de droite, on remarque un des plus beaux monumens du cimetière. Ce tombeau est construit en marbre gris blanc, et il est élevé sur une magnifique base de même matière. Son enceinte est fermée par une grille en fer, à hauteur d’appui, et elle est couverte d’un épais gazon qui relève encore