Page:Picard - L Instant eternel.djvu/116

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Il t’aspire, il te veut, dans l’unique moment,
L’infini, dans son cœur, est grave et magnifique,
Il a voilé ses yeux, et tout le firmament
Lui fait mal et l’émeut comme un soir de musique ?… »

Oui, je le sentais là, je le savais caché
Dans l’ombre et dans l’ampleur d’une croisée ouverte,
Son pâle front, comme le mien, était penché
Sur le fleuve embaumé d’une tristesse verte.

L’azur, de l’onde au ciel, montait comme un chemin…
Heure intense et secrète !… Heure de belles fièvres !…
Regards joints sans les yeux… Aveu dit sans les lèvres…
Ô si longue union de nos mains sans nos mains !…