Page:Picard - L Instant eternel.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA BONNE JOIE


Souvent, je m’attendris, vraiment, jusqu’à pleurer
En m’imaginant nue et dans sa stricte vie,
Votre chair jeune et douce et j’éprouve l’envie,
Les sens calmes et purs, d’aller la respirer.

C’est puissant, c’est divin, c’est neuf… Je m’extasie…
Quoi ! vous avez un cœur dans votre cher côté,
Un cœur de tiède sang, de force et de santé,
Un cœur qui bat, profond, à la place choisie ?

J’adore votre forme exacte et son contour,
L’éclat matériel de votre belle lèvre,
Votre vigueur qui monte et vous fait de la fièvre
Et précipite en vous le besoin de l’amour.

Combien c’est net et bon, combien cela m’enchante !…
Je pense à votre faim, à votre beau sommeil,
Je me dis : « Il est plein de sève et de soleil,
Et la joie est sur lui comme l’eau sur la plante. »