Page:Picard - L Instant eternel.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Je vous accuserai devant mon pain, mon vin,
Car vous n’en êtes pas le goût sûr et divin,
Et devant ma journée inutile et perdue,
Car vous n’en êtes pas la soirée attendue…

Mon secret, le voilà… Si plus rien ne m’est doux
C’est que tout, sous mon ciel, tout est vide de vous…
Je vous accuserai d’être moi, d’être femme,
Je vous accuserai d’être vous, ma chère âme…

Oh ! les longs soirs encor où je vous donnerai,
Malgré tant de courroux, tant de lâche tendresse,
Oh ! les longs soirs amers d’ardeur et de détresse,
Où, vous tendant les bras, je vous accuserai !…