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LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ

un instant soulevé dans l’antiquité. Ce préambule n’aura peut-être pas été inutile, car, il y a, je crois, intérêt à rappeler que certaines difficultés ne datent pas d’hier.

Ceci dit, je voudrais essayer de tracer une esquisse de la théorie moderne de la relativité, en vue d’indiquer les applications à l’astronomie. Je le ferai en narrateur impartial, si j’ose dire, n’ayant pas encore une opinion sur la place que l’avenir réservera à l’édifice si séduisant par certains côtés construit par Einstein, et me demandant si c’est un progrès que de chercher à ramener la physique à la géométrie, mais plein d’admiration pour l’effort accompli dans cette audacieuse tentative.

La théorie de la relativité est très abstraite, et c’est, à mon sens, une entreprise vaine que de vouloir l’exposer avec quelque précision sans employer les symboles mathématiques. Comme on l’a dit, il y a des cas où il est plus facile d’apprendre les mathématiques que de s’en passer. J’ai cherché seulement à indiquer ici les idées essentielles, sans entrer dans le détail de calculs souvent très longs ; d’ailleurs la première théorie de la relativité (relativité restreinte d’Einstein) n’exige que les éléments des mathématiques.

I.

5.Dans la vie courante, l’homme n’éprouve pas la moindre difficulté en ce qui concerne l’espace et le temps. Il croit avoir une conception très nette d’un