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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/295

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SABBAT

le poids formidable et vain des tables de la Loi.

Abraham. — Satan ? Buisson ardent.

Jacob. — Échelle d’or.

Josué. — Soleil s’arrêtant devant la face des démons.

L’arche. — Déluge sur lequel tout Démiurge veut avoir, aux épaules, en guise d’ailes, les libres vents…

Rebecca. — Soif, éternelle soif des âmes… Halte amoureuse près du puits…

Rachel. — Celui que l’on attend sept ans… Et puis, sept ans… Et puis, sept ans…

Nabuchodonosor. — Pourceau bestial et non repenti en quoi je fus changé.

La statue de sel. — Satan ? Curiosité divine ! Je fus punie de l’avoir satisfaite. Qu’importe ! Je l’ai satisfaite.

La lune. — Satan ? Serpent de diamant, coiffé de rubis qui rôde dans le ciel nocturne, et, parfois… m’avale.

Les étoiles. — Nous aussi.

Jésus. — Barabbas, Barabbas, Satan gracié, je t’aime.

Madeleine. — Jésus des pécheresses, Jésus des saintes, quelle est celle de nous qui pleure le plus amèrement à vos pieds, ô Nazaréen ?

Jésus. — Toi qui les embaumes.

Satan. — Ô mes soupirs maudits : parfums… parfums…

La rose. — Satan !