vous surprendrez la foudre amoureuse et armée.
Vous assisterez, les pieds nus, à votre avènement et à votre sacre, à l’invasion de votre être par le combat divin.
Vous ne cesserez pas d’être animés de cette révolte qui est le premier signe des prédestinés, et vous serez la grande liberté noire qui s’étendra, les soirs de bataille, sur les camps dépouillés et les tentes abattues.
De mes Bêtes glorieuses, vous aurez les griffes sacrées. De mes saints Soldats, vous aurez l’honneur et l’armure. De mes Princes maudits, vous aurez l’esprit embrasé d’orgueil et de pureté, la certitude démoniaque, fleuron d’airain des couronnes de feu.
Le ciel, battu par votre vitesse, vous aspirera, soudain, dans sa clarté, aigles puissants ; mais rassurez-vous : vous ne quitterez pas les fables, licornes, et vous jetterez toujours, des chaumes aux ronces, les fils légers de la Vierge matinale, aurores…
Où que vous passiez, vous étincellerez d’intelligence douce, et, à la table des hommes, vous rirez, faim divine, entre les fruits et le pain.
Dans les solitudes, vous déchiffrerez la belle maxime qu’un lis écrit sur le mur d’un rêveur.
De vos paroles jaillira la sapience des sibylles, et le rocher, plus sensible que la bruyère, encore, tremblera d’allégresse quand vous chanterez.