Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/105

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discrète, tant elle altérait pea le charme de l’habitaelle quiétude d’Armande Ferréol.

l était à peiue midi lorsqu’ArmaDde sortit de la prison ; car, malgré la comparaison du poëte que nous avons citée, ce n’était pas une fille à s’entourer du moindre mystère dans ses démarches. Si un des oisifs du Plan de la Cour avait été curieux de la suivre, elle ne lui aurait pasfaitfairede longs détours : elle se dirigea vers Saint-Trophyme, mais n’y entra que pour s’agenouiller devant un autel ; et, traversant une des galeries du clottre qu’on réparait en ce moment, elle se trouva bientôt devant une des maisons de la rue des Capelans. Sa main ayant soulevé et laissé retomber le marteau de la porte y elle fut introduite par la servante de maitre Gcrvais de Tilbury , Chahcelier et Mabéghal du botaume d’Arles.

La pompe de ce titre pourrait donner au lecteur moderne une idée erronée des fonctions de ce personnage : il est donc nécessaire de dire ce qu’il était, quoiqu’il ne doive guère jouer dans cette histoire que le rôle d’un acteur de prologue.

Gervais de Tilbury était Anglais, hé au bourg dont il prenait le nom, sur les bords de la Tamise. Poussé de bonne heure, par cet instinct nomade qui a multiplié de tout temps parmi ses compatriotes les chevaliers errants de la guerre, de la navigation, du commerce, de l’industrie, de la science, etc., Gervais avait d’abord mené la vie d’un voyageur : curieux de toutes sortes de connaissances, de physique, d’histoire, de géograf^ie, c’était à Tétude du droit et de la diplomatique qu’il avait fini par se livrer avec passion. Son séjour à l’université de Bologne avait faitde lui un profond jurisconsulte ; et aussitôt qu’il parutà la cour d’Othon IV, l’Allemagne le salua comme un des hommes