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SUB ARLES. 33

la ville , pour être devenne à tout jamais française , n*cn était pas moins la fille de Rome. Quant aux fonctions du gouyerncment, aux charges publiques et à Tautorité, elles furent toujours à peu à près également partagées entre les nobles et les bourgeois ; égalité des classes qui ne réservait la préséance en faveur des premiers qu’entre collègues d’une même magistrature, car, d’ailleurs, comme le fait observer Auibert, qui avait compulsé tant d’actes anciens, quand des gentilshommes et des bourgeois intervenaient dans un même acte , ils y étaient nommés indifféremment les uns avant les autres, sans égard à leur qualité, dont mention était rarement faite.

Se modelant sur Rome antique, la république d’Arles devait naturellement se gouverner par des consuls, d’abord au nombre de quatre, puis de huit, et finalement de douze , autant qu’il y avait de quartiers dans la ville. L’élection était annuelle et à deux degrés : le peuple ne nommait que les électeurs, et jamais les consuls directement. Les consuls élus prêtaient serment de gouverner suivant leurs propres lumières [scieniiam), et le meilleur coDseU de leurs collègues ou parlement général. Si Montesquieu a eu raison de dire que « là où tout parait tranquille, il n’y a point de liberté, » les troubles continuels de la république d’Arles prouvent que ses magistrats tenaient plus à la liberté qu’à l’ordre. Mais la turbulence arlésienne ne se donnait pleine carrière que dans la ville, car nos ancêtres ne jouèrent jamais au dehors qu’un rôle secondaire : alliés des princes ou des villes , ils n’envoyèrent au secours des uns ou des autres que de faibles détachements ; assez bons marins, ils avaient une flotte plus marchande que militaire, et qui n’aspira jamais à disputer l’empire des mers à Venise, ni à Gènes, ni