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Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/48

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SUB ABLES. 37

trèrent réellement, dans cette péripétie de Tbistoire d’Arles, l’énergie et la yerta des derniers Romains. Raymond Bérenger mourait sans héritier màlc (année 1245). La république semblait n’avoir rieu à redouter de ce côté, le comte laissant la Provence à une fille mineure avec une régence ; mais déjà de puissants prétendants aspiraient à sa main, et celui d’entre eux qui l’obtiendrait ne pouvait être moins redoutable que le feu comte. Raymond TII^ dernier comte de Toulouse, par suite des avances que lui avait faites le père de Béatrix, se flattait d’être le prétendant préféré delà jeune princesse, malgré la diiïérence de leurs Ages, et quoique déjà marié, mais tout prêt à répudier sa femme. 11 avait pour lui les vœux de la politique nationale, exprimés par les troubadours, qui, jaloux de toute domination étrangère, redoutaient presque également les trois autres concurrents : Conrad, fils de l’empereur Frédéric II ; Charles, frère de saint Louis ; et enfin Pierre, fils de Jacques d’Aragon, quoique la maison de Provence et la sienne fussent les branches d’un même tronc. « C’était là , comme dit l’auteur d’un excellent résumé de l’histoire de Provence (M. Bouchon d’Aix) , une sorte de procès entre le saint-empire et la France , entre le Nord et le Midi , entre les maisons de (jermanie et de France, de Toulouse et de Barcelone. » Mais le comte de Toulouse se laissa amuser comme un vieillard crédule, et il méritait personnellement d’être éconduit, ayant lui-même trahi la nationalité méridionale en mariant son héritière à un frère du roi de France. L’empereur Frédéric compta trop pour son fils sur la majesté de son titre : Pierre se crut plus sûr de la préférence en envoyant une armée qui se répandit autour d’Aix^ comme s’il voulait prendre d’assaut la princesse et la ville. Cette galanterie à main