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Page:Pichot - Le Dernier roi d'Arles, d'Amyot, 1848.djvu/93

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n’étant qn’an roturier, quoique fort galant homme et homme de mérite, représentait fort mal la ville, d’autant plus qu’on parlait de l’envoyer en députât ion auprès de Sa Majesté. Ces misères agitaient et divisaient les Arlésiens sans avoir produit aucun désordre, lorsqu’ils apprirent que cet aigle de Napoléon , qu’ils avaient précipité nagu^e tout mutilé du faite de l’obélisque, reprenait son essor, et volait de clocher en clocher jusqu’aux tours de Notre-Dame. La réaction des Cent Jours fut plutôt tracassière que tyrannique. La bataille de Waterloo amena une réaction moins indulgente ; car la persécution Gt fuir quelques citoyens accusés de bonapartisme et de jacobinisme tout à la fois ; mais aucun forfait ne souilla le blason de la ville. On doit le proclamer à l’honneur des royalistes, car les exemples funestes ne leur manquèrent pas à Avignon, à Tarascon, à Nimes ; et les volontaires arlésiens avaient à leur tête un certain colonel Magnier, vrai chef de partisans , sinon de bandits , qui joignait à une audace digne d’un meilleur principe la brutale éloquence du vieux troupier.

La ville de Tarascon ne sut pas contenir ses réactions dans les mêmes limites. Des assassins s’y armèreiit de fusils et de pistolets : un de ces hommes qui profitent volontiers des troubles civils pour venger d’un seul coup leurs injures personnelles et celles de leur parti, brûla la cervelle à sa victime en plein café ; une bande alla dans la campa-

  • gne égorger un propriétaire venu de Paris, et qui avait

été, disait-on, joat7/er de Ja reine, titre traduit légèrement ou à dessein par celui de geôlier de l’infortunée Marie-Antoinette. Lorsque quelques-uns de ces sicaires des fureurs royalistes furent amenés devant le tribunal, une ^cutefit violence à la justice. I^ gouvernement, forcé de sévir con-