Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/13

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qu’il croit être, pour que je lui fasse le plaisir de me laisser battre sans trop de honte pour le vaincu.

Je lis encore ces préfaces-prospectus, où un auteur, tout étonné que le siècle ne lui ait pas déjà élevé de statue, et justement fier de sa haute mission, ne veut pas se contenter d’amuser son public, ce qui est déjà fort beau ; mais liant ensemble toutes ses œuvres comme une espèce de cycle épique, cherche à se persuader qu’une grande pensée de morale, de philosophie et de civilisation, préside à ses moindres nouvelles. Quant à moi, qui ai ma vanité comme tous les poètes, les historiens, les romanciers et les critiques, je ne doute pas qu’un jour les Saumaises de mes livres ne découvrent dans celui-ci quelque mythe sublime, ou pour le moins une spirituelle allégorie, dont ils soulèveront le voile mystérieux, afin de révéler à la postérité que j’ai voulu