Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/143

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et dans notre territoire ; il fait partie de son originalité, et explique peut-être les contradictions du caractère national[1].



  1. À côté de la Crau, nous avons la Camargue : la Crau est un plateau immense, tout couvert de cailloux que Jupiter, selon la Fable, fit pleuvoir sur Geryon pour venir au secours d’Hercule, et qui, selon quelques géologues fort peu respectueux envers la Mythologie, sont continuellement reproduits dans la terre même par une agrégation moléculaire fabuleusement rapide. Quoi qu’il en soit, tombés jadis du ciel, roulés par la mer ou création du sol, ces cailloux couvrent la Crau et la couvriront toujours. Eh bien, passez en Camargue, fouillez la terre : pas le moindre silex sur cette île, d’une étendue de vingt-sept lieues, qui n’est séparée de la Crau que par un bras du Rhône.
    Autre contraste : en Camargue comme en Crau paissent de nombreux troupeaux de taureaux et de chevaux à peu près sauvages : les taureaux sont noirs, les chevaux sont blancs. De mémoire d’homme, on n’a vu dans ces troupeaux naître un veau blanc ou fauve, un poulain fauve ou noir, etc.