Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/158

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tait pas un homme bien pensant ; qu’il n’avait donné sa démission que pour ne pas prêter serment à Louis XVIII. Il faisait semblant de se rattacher à la charte, comme si un ex-militaire pouvait être constitutionnel ; d’ailleurs constitutionnel et buonapartiste n’était-ce pas la même chose ? C’était un baptême bien commode pour toutes les opinions dangereuses que cet amour de la charte.

Sans vouloir réveiller indiscrètement tous les souvenirs pénibles de 1814, il faut bien rappeler ici que quelques mois après la restauration, à Arles comme en d’autres villes du Midi et peut-être du Nord, quelques royalistes peu touchés de l’empressement presque unanime avec lequel la cocarde blanche avait été mise à tous les chapeaux, fondèrent une véritable secte de royalistes purs, qui, procédant par la méthode d’exclusion, rejetaient de leurs rangs tous ceux qui n’étaient pas à la hauteur de leur politique, ou que leurs antécédents signalaient comme les irréconciliables ennemis du nouvel ordre de choses.