Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/166

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m’a choisi pour son second aide-de-camp, et comme il lui en fallait un premier, je t’ai désigné : le général t’accepte avec joie. Allons, en route, ami, le chemin de la gloire et de l’avancement nous est r’ouvert. Avais-tu pu croire que l’astre de Napoléon s’éclipserait sans retour comme une pauvre étoile qui file ? Le voilà plus brillant que jamais à l’horizon. Après la campagne (car le père La Violette veut la paix selon le proverbe classique : la paix en préparant par la guerre) ; après la campagne, tu es sûr d’avoir les graines d’épinards sur l’épaule, et moi de devenir capitaine. Tu sais que lorsque, ayant assez de la drogue, je me faisais faire les cartes au régiment, le roi de carreau ne manquait jamais de me promettre les galons de général, et qu’une vieille sorcière d’Italie m’a prédit que je ne mourrai qu’après avoir obtenu ce grade. Napoléon est revenu exprès pour moi de l’île d’Elbe. Juge de la satisfaction avec laquelle j’ai salué son aigle volant de clocher en clocher jusque sur les tours de Notre-Dame. As-tu remarqué comme il entend toujours supérieure-