Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/200

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son oisiveté, Maurice a trouvé là un aliment à son inquiétude d’esprit ; le libéralisme est devenu pour lui une passion : je ne sais s’il n’aime pas autant la charte que sa femme et sa fille. Comme, au fond, Bonaparte ne lui a jamais beaucoup tenu au cœur, il en fait bon marché à présent, et n’a plus à la bouche que le mot libertés au pluriel. L’ami Mazade s’est rallié au constitutionalisme libéral, comme tant d’autres militaires en demi-solde ; mais il est aisé de voir que cette modification de son opinion véritable n’est pas aussi sincère, et il se met souvent en contradiction avec lui-même quand il cherche à concilier son ancien dévouement à Napoléon avec son amour nouveau pour la charte. De là maintes discussions entre lui et Maurice ; mais quand un tiers royaliste survient, il est juste de dire que Mazade se réunit à Maurice pour l’accabler, et l’élève indocile se montre plus libéral que son maître. Du reste, rien n’est changé dans les rapports des deux intimes : c’est toujours le lieutenant qui conduit le capitaine ; l’étourdi, l’homme raisonnable.