Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/40

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tude martiale d’un duelliste de profession.

Mais déjà d’autres hussards accouraient au secours de leurs camarades, et des bandes d’Arlésiens au secours du brave boiteux : c’est avec une miraculeuse rapidité qu’un engagement de ce genre devient général dans une ville animée d’un même esprit. En quelques minutes, sans qu’aucun signal eût rallié les assaillants, sans qu’on eut crié aux armes ! ou sonné le bouteselle, toutes les rues et toutes les places d’Arles offraient le même spectacle que la place du Marché-Neuf : un hussard était aux prises avec un Arlésien, ou même avec une Arlésienne ; car, dans cette collision, plus d’une amazone improvisée s’arma du premier instrument qui lui tomba sous la main, pierre, balai ou chaise, et cria à un militaire : En garde ! défends-toi !

Par bonheur, cette espèce de bataille, qui commençait ainsi par mille combats, corps à corps, ne dura pas long-temps J’aime trop l’honneur de ma ville natale pour vouloir ici diminuer l’éclat de sa victoire, et je crois bien qu’une plus opiniâtre résistance