Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/401

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romanesques dames qui font à la gloire d’un chaste hussard des tirades dignes de M. de Florian ! Et puis, tu sais la ruse des femmes quand elles veulent vous rendre complice de leurs vertueuses préventions : « Vous pensez comme nous, n’est-ce pas, monsieur Alfred, vous qui êtes un bon jeune homme ? N’est-ce pas, monsieur Alfred, vous qui êtes si bien élevé ? N’est-ce pas, monsieur Alfred, le Caton des gardes du corps ? Quelle abnégation héroïque ! quel oubli du danger ! quel beau caractère que celui d’un jeune officier qui défend envers et contre tous la sainteté du mariage, aujourd’hui que cette grande institution sociale est attaquée si audacieusement ! n’est-ce pas, monsieur Alfred ?… » Bref, mon cher ami, ton disciple Alfred, étourdi par ces exclamations, faisait comme le prophète Balaam, forcé de bénir tout haut Israël en le maudissant au fond du cœur. Je ne suis donc pas converti, malgré l’éloquence de mes prêcheuses ; au contraire, me voilà plus furieux que toi contre ces hypocrites de morale qui se marient uniquement pour soustraire une