Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/403

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du leur, et sont tout juste des esprits systématiques, ramenant au cui bono toutes les questions de la coterie, car ces gens-là voudraient bien avoir un parti, une secte, et ils n’ont guère qu’une coterie, c’est-à-dire quatre ou cinq compères et quatre ou cinq laquais, quelquefois même le compère et le laquais ne faisant qu’un ? Mais je m’écarte de mon sujet ; non, mon pauvre ami, je n’ai pas de système, je suis l’esclave de mon humeur, de mon tempérament, de ma santé ; j’ai en moi un besoin d’activité et de mouvement qui me pousse dans les aventures galantes, pour occuper plutôt mon esprit que mon cœur. J’étudie les femmes bien plus que je ne les courtise ; j’aime à les voir s’agiter émues sous le regard de mon analyse ; j’aime à lutter avec elles de petites finesses et de petites supercheries, mais en m’arrêtant dès que le jeu devient trop sérieux, parce que je redoute l’assujettissement encore plus que la satiété. Je me comparerais volontiers à ces magnétiseurs qui n’endorment les plus belles somnambules que pour les faire jaser ; je me désennuie, en un mot,