Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/14

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vrir les portes de la patrie à ceux que la grande nouvelle de 1830 alla surprendre dans les ennuis et les regrets de l’exil.

Douze années se sont écoulées. À côté de ces grandes révolutions de l’histoire, que de vicissitudes dans la vie privée des familles ! que de changements de fortune, que de liens rompus, là par la mort, ici par l’inconstance ! combien de frères devenus ennemis, combien d’amis qui ont oublié les noms l’un de l’autre, combien de veuves inconsolables qui se sont consolées, combien de fidèles époux qui sont à leurs troisièmes noces ! Encore douze années, et les scènes de ce drame sans fin se seront multipliées encore, toujours les mêmes et toujours variées, sans que le théâtre reste jamais vide, à la grande satisfaction des critiques partisans d’Aristote, et de l’imagination inépuisable des auteurs.

Nous voici de nouveau à Arles comme au premier chapitre de cette histoire ; mais que le lecteur parisien se rassure, nous n’y ferons pas un long séjour, nous le ramènerons bientôt à Paris. Pendant ce laps de douze années, le temps n’a pas détruit tous nos rapports d’affection