Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/170

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Maria Balai était réellement une charmante danseuse. Si elle ne méritait pas tous les éloges qu’en faisait M. Farine de Joyeuse-Garde, si elle n’était pas la première déesse de cet olympe où Mercure s’amuse à faire le commerce des contremarques à la porte, il n’y en avait pas qui fussent assez belles ni assez gracieuses pour lui disputer la seconde place. Ce qui ajoutait à l’émotion de Paul, c’est qu’il reconnaissait très bien Mion Escoube, ses yeux, ses traits, sa taille, ses pieds mignons, sa jambe arlésienne, etc. Mais comme le costume, la musique, les décorations et les autres accessoires de la scène divinisaient ces dons de la nature !! Par moment l’illusion était tellement complète qu’il croyait être transporté en rêve au pays de féerie : autour de lui on applaudissait ; mais lui, il était en extase, et ses yeux ne perdaient pas un seul des mouvements de cette jeune fille métamorphosée en nymphe. Pour mettre le comble à son ravissement, il lui sembla bientôt que la nymphe ou la fée l’avait remarqué, qu’elle lui souriait et lui adressait les gestes parlants de sa pantomime. On conçoit tout l’enchan-