Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/206

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et faisant signe à Paul d’approcher : Messieurs, leur dit-elle, je vous présente M. Paul Ventairon, mon avocat, pour vous prier de vous trouver avec lui, dans ce même boudoir, à la fin de la soirée. Il vous dira à quel moyen j’ai dû avoir recours pour qu’aucun de vous ne puisse me reprocher une injuste préférence. Et après avoir débité ces paroles avec un air un peu théâtral, sentant bien qu’elle avait appliqué un dénouement de théâtre à une des affaires les plus graves de la vie, mademoiselle Maria laissa Paul avec ses deux soupirants pour aller continuer à faire les honneurs de ses salons.

Revenus de leur première surprise, lord Suffolk et M. Bohëmond de Tancarville demandèrent à Paul l’explication de ce qu’ils venaient d’entendre. Paul leur apprit alors ce qui s’était passé entre Maria et lui, en donnant le tour le plus favorable à cette invention, qui parut fort originale à milord Suffolk. Ce noble fils d’Albion, toujours avec le plus grand sang-froid, déclara que mademoiselle Maria était, dans son genre, aussi excentrique que lui dans le sien,