Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/242

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reux de son art, et voulant le pratiquer jusqu’à son dernier jour, il avait augmenté peu à peu les bâtiments de sa résidence d’Auteuil, jusqu’à ce qu’elle pût être convertie en une maison de santé. Lorsque le docteur y fit placer son enseigne, il déclara à madame Héloïse Valésien, sa femme, que désormais il n’irait plus en ville visiter ses clients, et que ceux qui voudraient être guéris ou opérés par lui, seraient prévenus qu’il logeait et nourrissait tous ses malades. — Ma chère amie, ajouta-t-il avec un ton de galanterie conjugale un peu sardonique, vous ne vous plaindrez plus que je vous laisse seule des journées entières, et en même temps je ne vous imposerai pas l’éternel tête-à-tête d’un vieux mari, car vous présiderez à la table de nos convalescents, et je suis bien persuadé, en termes d’hôpital, que ceux-ci ne seront pas pressés de demander leur exeat. Madame Héloïse Valésien fit, en effet, les honneurs de la maison de santé avec une grâce qui ajouta quelque chose peut-être à la réputation de son mari ; on trouvait, d’ailleurs, chez le docteur Valésien, une cuisine fort bien dirigée ; le vin