Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous avez mon secret, monsieur, lui dis-je, et j’ai le vôtre, mais j’ignore encore votre nom.

— Mon nom ? il faut bien que vous le sachiez, me répondit l’amant de Julie, car il doit devenir le vôtre jusqu’à ce que vous soyez hors de France. Je m’appelle Antoine de l’Étincelle, fils du marquis de l’Étincelle, gentilhomme français, et de dona Catalina-Mercedès-Seraphina de Padilla, que mon père épousa, il y a trente ans, à la Havane, où il avait émigré. Depuis la mort de mon frère aîné, je n’ai plus qu’une sœur plus jeune que moi de six ans, et nommée Dolorès. À l’époque de la restauration, mon père nous conduisit en France pour y perfectionner notre éducation ; il ramena mon frère et ma sœur, il y a trois ans, à l’île de Cuba, et me laissa en vrai cadet dans un régiment de chasseurs, où j’étais lieutenant avant de donner ma démission, quand, par la mort de mon aîné, je me vis l’héritier d’une assez belle fortune. Je ne craignis pas de faire quelques dettes ; et lorsque mon père m’écrivit de retourner auprès de lui, je lui répondis que mes